La crise du Covid-19 a plus que changé la donne, elle a renversé la table, elle a tout chamboulé : loin de toute hyperbole, le monde est face à une "crise" dans le sens littéral et premier du terme (la crise est d'abord un terme médical désignant le changement brutal d'une pathologie intense).
Tous les Festivals ont toujours besoin de trois éléments : des personnes, des moyens et des informations. Traditionnellement les ressources essentielles sont les personnes, car d'elles découlent une partie des moyens : la présence du public et donc les ventes de billetterie, les contributions des collectivités (qui comptent en retour sur des retombées économiques pour les territoires environnants, qui profitent énormément de l'animation musicale et auront aussi à souffrir gravement de cet été artistique grevé), les mécènes, entreprises comme particuliers (et donc l'État indirectement, grâce aux mécanismes de défiscalisation des dons). Bien entendu, il faudra faire les comptes des moyens et des personnes (un récent audit estime les pertes de la filière musicale pour 2020 à 4,5 milliards d’euros) : des initiatives n'y survivront pas, des personnes devront abandonner.
Mais cette année, dès le début d'une hypothèse de crise, tout cela est devenu insignifiant et tout s'est effacé devant la seule ressource précieuse qui vaille : l'information. Bonne nouvelle, c'est une ressource inépuisable et même qui se multiplie à mesure qu'elle est partagée. Mauvaise nouvelle, elle a fait cruellement défaut comme en témoignent tous nos interlocuteurs.
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