Après deux jours de repos, elle sera sur le pont dès la semaine prochaine pour poursuivre ses échanges avec le secteur de la culture, contraint à demeurer rideau baissé jusqu’au 7 janvier au moins. Le Conseil d’État, compte tenu de la situation sanitaire, a approuvé mercredi la décision de l’exécutif de fermer cinémas, musées et théâtres, mais Roselyne Bachelot réfléchit avec les professionnels sur un plan à plus long terme. « Nous travaillons à bâtir un modèle résilient, avec différents paliers de fonctionnement, qui permette aux lieux culturels d’ouvrir – même de façon réduite – et de mieux résister aux à-coups de l’épidémie », confie la ministre de la Culture.
Un schéma qui tiendrait compte des spécificités de chacun. « À la différence du secteur public, nous dépendons uniquement de la billetterie, explique le producteur Olivier Darbois, président du Prodiss, premier syndicat du spectacle vivant. On ne fera pas répéter les artistes si on n’est pas sûr que le concert ait lieu. Notre plan de déconfinement est extrêmement long. »
Le 7 janvier n’est donc plus avancé comme une date de réouverture mais de revoyure. Le retour du public au cinéma, au théâtre ou aux concerts pourrait être différencié et soumis à de nouvelles règles sanitaires strictes. Alors que certains acteurs ont perdu près de 90 % de leur chiffre d’affaires, 35 millions d’euros d’aides supplémentaires ont été dégagés. Un projet de décret prolonge jusqu’au 30 juin l’accès au chômage partiel renforcé pour les secteurs fermés.
Début janvier, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, devrait rencontrer les syndicats pour évoquer la situation délicate des 276 000 intermittents, dont les droits à l’assurance chômage ont été maintenus jusqu’à fin août. Mais quid de leur couverture après cette date ? Faute de missions, nombreux sont ceux qui n’atteindront pas le quota de 507 heures de travail, leur permettant de bénéficier des allocations après septembre 2021. « Si rien n’est fait, une bonne partie des intermittents se retrouveront ensuite sans revenus, des femmes enceintes n’accéderont pas aux indemnités journalières », s’alarme Denis Gravouil, de la CGT Spectacle. Pour éviter de porter un coup à l’emploi artistique, le principe d’une seconde année blanche pourrait être acté.
E.S.
Cet article est issu du n° 3859 du JDD Paru aujourd'hui
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