Des peines allant jusqu’à un an de prison ferme et 150 000 € d’amende ont été requises, jeudi 15 octobre par le parquet au procès de l’effondrement mortel de la scène prévue pour un concert de Madonna en 2009 à Marseille.
Dénonçant « une accumulation de fautes graves » sur un chantier qui ressemblait plus « au montage d’un cirque sur une place de village qu’à celui de la scène d’une tournée mondiale », les deux procureurs ont requis des peines qui aient un sens « à la fois pour les prévenus et les victimes ».
Peine la plus lourde pour le propriétaire de la scène
La peine la plus lourde a été requise contre Tim Norman, le patron d’ESG, l’entreprise anglaise propriétaire de la scène et chargée de son montage, avec deux ans de prison dont un an avec sursis et 40 000 € d’amende.
Contre les deux autres cadres d’ESG en cause, Stephen Richards, le directeur des opérations, et Jeffrey Burke, chargé du département des scènes, Jean-Yves Lourgouilloux et Michel Sastre ont requis deux ans de prison avec sursis et 10 000 € d’amende.
Avec Tim Norman, c’est Jacqueline Bitton, alias Jackie Lombard, alors présidente de Live Nation France, la filiale française du géant américain de l’organisation de concerts, qui a reçu la réquisition la plus lourde, avec une peine de deux ans de prison dont 18 mois avec sursis, 30 000 € d’amende et deux ans d’interdiction d’exercer sa profession.
« Le chef d’entreprise responsable de rien »
C’est sans doute contre elle que Jean-Yves Lourgouilloux, un ancien du parquet national financier, a eu les mots les plus durs, lui reprochant d’avoir « trouvé la formule magique du chef d’entreprise responsable de rien ».
Contre Mathieu Anton, gérant de Tours Concept France, l’entreprise chargée d’assister ESG pour le montage de la scène et pour qui travaillaient neuf des dix victimes, les procureurs ont requis deux ans de prison avec sursis, 25 000 € d’amende et une interdiction d’exercer pendant deux ans.
Pour le chef d’équipe, le Britannique Scott Seaton, recruté pour ce chantier par ESG, la peine demandée est de 18 mois avec sursis et 5 000 € d’amende.
Contre Gérard Billia enfin, dirigeant de l’entreprise marseillaise Mediaco, dont une des grues a été impliquée dans l’accident, la peine requise est de 10 mois de prison avec sursis et 4 000 € d’amende.
Concernant les trois entreprises au banc des prévenus, Live Nation France, Tours Concept France et Mediaco, les amendes requises sont respectivement de 150 000 €, 70 000 € et 30 000 €.
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Délibéré le 17 février 2021