À l’heure des Victoires de la musique, c’est tout notre secteur qui est en deuil

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À l’heure des Victoires de la musique, c’est tout notre secteur qui est en deuil

Message par OnStage

#1

Nous tous vivons en apnée depuis un an maintenant, sans espoir de reprise malgré tous les efforts consentis par l’ensemble des professionnels pour accueillir notre public dans les meilleures conditions.

Monsieur le Président de la République,

Le poids de la culture a jusqu’à présent été rarement perçu à sa juste mesure: en 2017, la valeur ajoutée des branches culturelles à notre économie représentait 47,5 milliards d’euros, soit 2,3% du PIB national. Dans son ensemble, l’apport direct de la culture à la richesse nationale est comparable à celui de l’industrie agroalimentaire et 1,9 fois celle de l’industrie automobile.

Au total, 1,3 million de personnes vivent en France, de façon directe ou indirecte, d’une activité culturelle ou créative.

La culture est en danger, Mr le président, et tout particulièrement le spectacle vivant.

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Nos métiers à l’arrêt, notre secteur en deuil

Aujourd’hui, à l’heure des Victoires de la musique, c’est tout notre secteur qui est en deuil.

Nos métiers ont été les premiers à être touchés par cette crise et depuis le 4 mars 2020, nos sommes tous à l’arrêt et dans l’impossibilité de travailler.
Nous, les concepteurs de spectacle, les producteurs, les chorégraphes, les metteurs en scène, tous les techniciens, les constructeurs de décors, les sociétés de location d’instruments de musique, de son, de lumière, de vidéo et d’effets spéciaux, les chauffeurs des camions, les chauffeurs de tourbus, les cuisiniers, les bureaux de production, les tourneurs, les créateurs de costumes, les maquilleuses, les coiffeurs et les accessoiristes, le personnel d’accueil, les agents de sécurité, le personnel permanent des salles, les... et oui la liste est longue et non exhaustive.

Nous tous vivons en apnée depuis un an maintenant, sans espoir de reprise malgré tous les efforts consentis par l’ensemble des professionnels pour accueillir notre public dans les meilleures conditions.

Arrêtons toute cette hypocrisie! Nous savons qu’une salle de spectacle ou un festival sont moins dangereux qu’un grand hypermarché, et nous vous avons proposé des protocoles sanitaires efficaces, dont vous avez connaissance depuis fin août 2020 par le biais de nos collègues l’Association des Artisans des spectacles.

Depuis un an nous attendons tous les jours, de savoir quand nous pourrons recommencer à travailler, à vivre, et respirer!

Non essentiels, nous ?

Les musiciens d’orchestre, les acteurs de théâtre, les danseurs, les techniciens, les attachés de presse, les tourneurs, les directeurs de salles, les producteurs, les prestataires de services?

Non essentiels pour qui ? Pourquoi ?

Qui décide et au nom de quoi la culture est un bien non essentiel ?

Il aura fallu la fronde d’une grande partie du pays pour que les libraires puissent rouvrir. Mais pas les théâtres, pas les salles de spectacle, pas les festivals. Au nom de quoi?

Dans un pays où l’exception culturelle est respectée dans le monde entier. On parle en mètres carrés, on parle en année blanche, on parle en pourcentage, on parle en variants. Mais quand parlera-t-on en humanité, en plaisir, en culture, en partage, en responsabilité?

Comme les étudiants, comme les restaurateurs, nous les gens du spectacle, nous sommes soumis depuis presque un an à des mesures qui nous étouffent et portent un grave préjudice à notre avenir et à celui de la culture.

Mr le Président vous avez promulgué l’année blanche jusqu’au 31 août 2021 pour la majorité des professionnels du spectacle vivant qui sont sous le régime de l’intermittence.

Aujourd’hui malgré cette année blanche, nous vivons avec la moitié de nos revenus, d’autres uniquement avec le RSA, et pour les plus en difficultés encore avec 0 euro.

Une année blanche transformée en année noire

Alors cette année blanche Mr Macron, elle s’est transformée en année noire pour tous ces professionnels !

Nous n’en voyons plus le bout: aucune perspective, aucune reprise, le brouillard complet. Nous ne pouvons même plus préparer notre futur et celui de nos familles.
  • 82.9% des intermittents ne pourront pas ouvrir leur droit à la fin août 2021 et 55.6% des 280.000 intermittents du spectacle ne peuvent pas subvenir à leurs charges avec uniquement 50% de leurs revenus;
  • 20.258 personnes “primo entrants” n’ont que pour seul revenu le RSA, et pour ceux qui ont moins de 25 ans, rien ne leur est alloué;
  • Les artistes, les comédiens, les musiciens, les producteurs de spectacles, les salles, les festivals, les prestataires sont perpétuellement confrontés à l’incertitude d’une hypothétique réouverture, ne cessant d’être repoussée. Dernier exemple ces derniers jours avec l’annulation d’un festival majeur comme Solidays, ainsi que de nombreuses tournées et concert.
LGDS, les gens du spectacle, a engagé diverses actions et propositions avec l’objectif de fédérer l’ensemble du secteur pour traverser cette crise majeure.

Nous avons pu réaliser un sondage, nous donnant un état des lieux concernant les différentes professions du Spectacle vivant.

Nous sommes en relation avec les différents acteurs: ministère de la Culture, Organisations Syndicale, Collectifs, Députés, afin de pouvoir être force de proposition dans cette période.

Sans les gens du spectacle, il n’y a plus de spectacle !

À la vue de la situation catastrophique, nous demandons de toute urgence la sauvegarde de nos métiers et de nos professions!

L’année blanche décrétée ne pourra et ne saurait en l’état répondre à l’ampleur d’une crise longue affectant tout un secteur essentiel à l’économie.

Nous vous demandons d’aller beaucoup plus loin, de respecter tous ces métiers, tous ces savoir-faire, toutes ces compétences afin que nous puissions encore exister dans l’avenir. Il faudra prendre enfin la mesure d’un secteur gravement touché! Et ce depuis le premier jour de cette pandémie.

Nous espérons une fois de plus vous avoir alerté sur l’urgence de nos situations et le danger de voir disparaître le spectacle vivant.

Sans les gens du spectacle, il n’y a plus de spectacle !


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