Mes droits sont sauvés, ma passion arrachée

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OnStage
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août 2020 03 11:19

Mes droits sont sauvés, ma passion arrachée

Message par OnStage

#1

Depuis le début de la crise du COVID-19 c'est certes 22,3 milliards d'euros de perte pour la culture, mais c'est surtout 270 000 Artistes passionnés qui se retrouvent sur le trottoir, avec des droits qui restent maintenus et une passion éteinte.


Le 13 Juillet dernier, à propos des intermittents du spectacle, Roselyne Bachelot déclarait "Mon Mandat ce n'est pas de réclamer des sous, c'est de bâtir des projets. Mon rôle, ça n'est pas de pleurnicher"

Nous aurions pu les appeler les intermittents, quel beau nom ! Avant d'écrire mon premier billet de blog, je me suis intéressé à cette définition, l'intermittence, beaucoup de monde en parle et peu sont conscients de la population qu'elle englobe. Le Larousse précise "Salarié dont l'activité comporte une alternance de périodes travaillées". Littéralement ces personnes s'arrêteraient de travailler dès lors que le spectacle serait terminé, dès lors que la salle de répétition serait fermée. Leur quotidien est tout autre, puisque guidé par la passion. Avant d'être salariés ce sont des êtres profondément passionnés, mais sous quel prisme peut-on percevoir la passion ? De Kant à Platon, la passion n'était pas synonyme de bonheur, mais plutôt d'illusion, cette illusion qui s'amuserait à cacher la vérité. Aujourd'hui on pourrait ériger notre Président de la République en véritable philosophe rationaliste, celui qui, le 6 mai 2020, soit 40 jours après le début du confinement, a annoncé qu'il aiderait nos Artistes dans un été apprenant, sur un fond de me-surettes méprenant la véritable souffrance.

Au-delà de la souffrance financière, ces quelques 270 000 Artistes sont de véritables amoureux de leur métier, au sens économique du terme, métier qui est avant tout une passion. La passion qui guide l'existence, celle qui fait vibrer à chaque instant, celle qui comme le liquide amniotique vous maintient en vie et vous la donne en même temps. Alors l'ignorance de notre Président de la République n'allait pas s'arrêter là. L'instabilité du sujet n'était déjà pas assez dense qu'il pratiqua la véritable intermittence jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, de l'argent et encore de l'argent, mais que pour 1 an.

Alors que fera-t-on au mois d'Aout 2021, laisserons-nous crever nos Artistes - ceux pour qui la passion, avant d'être utile, est profondément vitale ? Car comme Hegel, il est fort à penser que "rien de grand ne s'accomplira dans le monde sans passion". Qu'elles ou qu'ils soient Peintres, Danseurs, Musiciens, Comédiens et bien d'autres - il est impossible de supprimer la passion, celle qui sert à la conservation de l'âme, celle qui façonne l'être à l'intérieur comme à l'extérieur. Tout comme la passion, sa transmission est en perdition. Cette idée de transmettre ne doit pas être seulement perçue comme une manière formelle et consciente car l'art propose et n'impose jamais.

L'Artiste qui ne peut ni ressentir sa passion ni la transmettre est privé de liberté : celle de vivre et de pouvoir jouir des choses, car malheureusement la société, et particulièrement l'Etat, ont rendu la passion, cette chose si belle, en une chose purement utile et rentable, loin de sa considération spirituelle.

Oui Monsieur le Président, n'étouffez-pas nos Artistes.

Blog de maxime lefebure
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Notre métier est avant tout une passion !

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