Alors que la ministre de la Culture organise les États généraux des Festivals à Avignon, vendredi et samedi, le patron du Hellfest à Clisson, l'un des plus gros festivals de France avec 180.000 spectateurs pour 25 millions d'euros de budget, est très inquiet.
Pourquoi l'édition 2021 est-elle plus risquée ?
Cette année, je pouvais compter sur un remboursement d'une partie de mon préjudice par notre assureur. Nous ne nous sommes pas encore mis d'accord mais nous progressons pour trouver un terrain d'entente. Je peux aussi compter sur les aides de l'État pour le chômage partiel. J'ai 22 salariés, nous n'avons pas pu travailler depuis mars, pas un centime n'est entré dans les caisses. Jusqu'ici, mon équipe était à 50% de chômage partiel, là, je suis obligé de passer à 30%. C'est très difficile dans ces conditions de garder les salariés motivés. Il y a la crainte, c'est pesant. Il est difficile de travailler dans cette ambiance. Si je lance la production du Hellfest 2021 et qu'en mars, nous sommes obligés d'annuler, nous aurons travaillé pour rien et des millions d'euros de dépenses notamment en décors vont s'accumuler. Mais cette fois, je n'aurai personne vers qui me retourner. Je suis quasi 100% autofinancés avec seulement 15.000 euros d'argent public sur 25 millions d'euros. Je ne toucherai rien de mon assureur et rien de l'État qui me dira « vous n'auriez pas dû faire travailler vos salariés et vos prestataires. » J'attends un rayon de soleil qui donne des raisons d'espérer.
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